Les rues de Plougonvelin
Les rues de Plougonvelin

Les rues de Plougonvelin

place yves michel plougonvelin  Introduction

Depuis de nombreuses années les rues de Plougonvelin sont dans un mauvais état. Des efforts sont régulièrement faits mais au regard de l’étendue de la tâche, il faudra encore pas mal d’années pour arriver à un niveau général convenable.

Ceci dit, il serait d’assez mauvaise politique que de restreindre le problème de nos routes au nombre de kilomètres pouvant être refaits chaque année.

Dans mes derniers billets, j’ai évoqué ce sujet sous différents angles :

  • mi-juillet, suite à une sollicitation des habitants de la rue des sureaux, j’ai écrit un billet pour le Kafe Citoyen. Il traitait des conditions de reprise par la commune de la voirie d’un lotissement privé (situation assez commune à Plougonvelin, certains lotissements étant dans une situation de blocage depuis plusieurs années).
  • il y a quelques jours, ce sujet était à nouveau traité dans un billet consacré à la coulée verte menant au stang. Ce genre de chemins présente en effet le double intérêt d’une voie alternative de circulation pour piétons et cyclistes et également un intérêt écologique pour lutter contre l’imperméabilisation des sols.

Hors le sujet est à nouveau d’actualité suite aux dernières pluies qui ont provoqué quelques inondations de cave rue de Poul Ar Goazy.

Il m’a donc semblé utile de faire un billet spécifiquement sur le sujet de nos routes et chemins.

Circuler

rue du lannouInutile de tourner autour du pot, nos routes sont mal fichues et il n’est guère envisageable de pousser les maisons ! Il est certes possible de refaire le revêtement, mais on ne changera que marginalement la largeur des voies qui de manière générale sont trop étroites.

Si on ne peut pas élargir la route, il faut chercher ailleurs l’amélioration de la circulation.

Rue du Lannou, rue Saint Yves et boulevard de la mer par exemple, la municipalité a fait le choix des chicanes dans l’espoir de diminuer les dangers dus à la vitesse excessive dans nos rues. Or le succès ne semble pas au rendez-vous. Rue du Lannou en particulier, ces chicanes ont pour conséquence de provoquer des mini-bouchons aux heures de pointe, ce qui a tendance à énerver certains conducteurs qui accélèrent à leur approche, encore plus stressés à l’idée de devoir s’arrêter. On déplore hélas au moins un accident.

En fait, dans ce genre de configuration où l’on ne peut pas améliorer le débit du flux de véhicules, il existe un principe simple à appliquer : faciliter la sortie, ralentir l’entrée. Ceci permet de résoudre de façon durable 50% du problème (en fait un peu plus car cela fluidifie également la circulation à l’intérieur de la zone considérée). Donc si on veut conserver le système des chicanes au Lannou, il faut garder celle qui ralentit les voitures qui entrent et supprimer l’autre.

Autre moyen : promouvoir l’utilisation de véhicules plus petits. Bonne idée à ceci prêt qu’actuellement la tendance est à l’augmentation du volume. D’autre part même si cette tendance devait s’inverser, il faudra probablement attendre l’arrivée de nouvelles solutions de mobilité avec les services de voitures autonomes pour le constater.

L’utilisation de petits véhicules électriques (vélos, trottinettes, mini-voitures) est plus réaliste à court terme à deux conditions : qu’il y ait assez de chemins sûrs et confortables pour ces modes de transport et que la municipalité encourage et accompagne ce changement (chemin confortable ne veut pas forcément dire goudronné).

Ces changements impacteront également le système de livraison du commerce. Cela aussi doit être anticipé aussi tôt que possible.

Enfin, il reste les transports collectifs, mais là aussi, la taille de nos rues handicape fortement leur déploiement.

Désimperméabiliser les sols

Même si elle a probablement des causes multiples, la dernière inondation de la rue de Poul ar Goazy a sans doute été accentuée par la rénovation de la rue du Lannou. En effet, les trottoirs de la rue sont désormais goudronnés et par conséquent, une partie de l’eau de pluie qui y pénétrait avant ne peut plus y pénétrer maintenant. Or la pente du Lannou donne en partie sur… la rue de Poul ar Goazy. Ce qui ne pose pas de soucis en temps normal peut devenir un facteur aggravant en cas de fortes pluies.

On peut regretter ce choix de l’imperméabilisation qui n’est pas inévitable, même lorsque l’on veut améliorer la qualité de la voirie. Le Conquet, dont l’urbanisme est exemplaire sur de nombreux points, a dernièrement rénové ses accotements en gardant leur perméabilité. Ils ont utilisés un système de caillebotis gazonné pour parking. D’autres villes utilisent des systèmes similaires pour certaines rues.

Cette voie doit être plus largement suivie (ce qui est le cas de la coulée verte menant au stang).

rue de Poul ar Goazy
rue de Poul ar Goazy
bas de la rue de Poul ar Goazy
rue de Poul ar Goazy (bas)
caillebotis-gazon
caillebotis végétal
rue verte
rue végétalisée

Conclusion

Nos routes sont le système sanguin de nos échanges urbains. Un bon système routier urbain ne se limite pas à aligner les kilomètres de goudron. Et notre réseau ne se limite pas aux voies principales : les fermes et habitations parsemant notre commune sur des kilomètres entre Le Cosquer et Saint Mathieu ont elles aussi droit à des voies de circulation dignes de ce nom.

Au regard de l’ampleur de la tâche à accomplir, il est nécessaire d’être imaginatif et audacieux.

Imaginatif pour répondre aux situations nouvelles, humaines et environnementales, et audacieux pour sortir de la facilité des solutions classiques qui posent parfois plus de problèmes qu’elles en résolvent.

Notre qualité de vie, l’attractivité économique de notre commune et la gestion de son développement en dépendent.

Philippe RIS

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