Écologie et participation démocratique
Écologie et participation démocratique

Écologie et participation démocratique

Introduction

Il y a quelques jours, lors du vernissage de l’expo vente de la littorale au profit de la lutte contre le cancer on m’a demandé mon avis sur le détournement du cours d’eau entre la rue de Lesminily et le stang et la création d’une coulée verte pour les promeneurs.
Cette action a fait l’objet d’un communiqué de l’association Olim29 (que le Kafe citoyen avait relayé il y a quelques temps ici).
Bien que les travaux aient semble-t-il été quelque peu précipités, l’objet de ce billet n’est pas de condamner cet aménagement. De manière générale, c’est à mon sens une bonne idée que de créer de tels espaces qui servent à la fois des objectifs écologiques, de qualité de vie et de déplacements alternatifs.

Même une commune rurale comme Plougonvelin a besoin d’espaces de « respiration »

On pourrait au premier abord considérer que la commune est suffisamment verte  pour se passer de nouveaux parcs ou autres coulées vertes. En fait ces espaces sont plus que nécessaires. Certes ils participent au bien être des habitants, mais plus encore ils sont indispensables pour lutter contre l’imperméabilisation des sols et garants de la biodiversité au coeur même de la commune.

Si l’on connaît les grandes tendances à court ou moyen terme du changement climatique, il est par contre extrêmement difficile de savoir quel sera la pluviométrie dans 10 ou 20 ans : plus sec ou au contraire plus humide, avec des précipitations continues ou au contraire avec des séquences diluviennes, c’est une grande inconnue. Or les espaces verts et en particulier les zones humides seront essentielles en cas de très fortes précipitations. Mieux vaut des prairies qui font office d’éponge et des zones humides qui régulent peu ou prou l’écoulement des eaux que des torrents d’eau qui dévalent la colline et nos rues.

C’est pourquoi non seulement la coulée verte de Lesminily au stang est une bonne idée, mais il faut chercher à l’étendre autant que possible dans cette version ou des aménagements similaires.

Tout va donc pour le mieux alors ?

En fait, tout n’est pas parfait ici. Si l’association OLIM29 a réagi c’est parce qu’il y a un doute sur la pertinence de détourner le lit du ruisseau du talweg à un niveau plus élevé :

Les travaux qui viennent d’être effectués ces dernières semaines ne sont pas conformes à la réalité du terrain et l’emplacement de l’ancien cours d’eau situé dans le fond du talweg a été transformé en chemin piétonnier. Le nouveau cours d’eau créé artificiellement se situe à présent sur le versant et non dans le fond du talweg.

Nous n’entrerons pas dans ce débat technique (de toute façon c’est trop tard). Par contre, une fois encore, il apparaît que la concertation avec les citoyens ne s’est pas faite correctement. Tous les sujets ne s’y prêtent pas tout le temps, mais cette coulée verte (comme cœur de bourg) fait partie des sujets typiques où les échanges avec les citoyens sont faciles car le sujet fait aisément consensus et qu’aucune connaissance technique n’est a priori indispensable.

Il est inconcevable à notre époque où les moyens de communication et d’interaction sont si puissants et à coût si faible que l’on continue à diriger une commune comme au siècle dernier. La démocratie moderne ne se contente plus d’une consultation démocratique tous les 6 ans.

La communication est le niveau minimum, mais la concertation voire la co-construction sont à rechercher. C’est l’intérêt de tous, y compris de l’équipe municipale qui peut souvent bénéficier de compétences et de conseils gratuits lorsqu’elle a la chance d’avoir affaire à des citoyens dont c’est le métier ou la passion. C’est aussi un moyen d’améliorer un projet grâce à des idées qui peuvent être proposées.

 

Conclusion

La démocratie participative et/ou collaborative est un changement majeur dans notre façon de voir l’exercice du pouvoir. Elle redonne un sens à l’idée de citoyenneté. Elle n’est pas toujours applicable car certains sujets sont trop complexes, techniques ou nécessitent par nature de la discrétion. Mais à chaque fois que cela est possible, les élus doivent faire l’effort de quitter un mode de gouvernement à la fois obsolète et contesté par les citoyens.

Puisse le ruisseau de notre coulée verte alimenter la réflexion et la rénovation démocratique de notre commune.

Philippe RIS

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