Date : 07/03/2024
Sujet :
Conseil municipal d’avril
Synthèse du conseil
Sans la présentation sur les risques de submersion au TrezHir faite par une représentante de la CCPI, ce conseil aurait été fort ennuyeux.
Quelques validations formelles de subventions et autres conventions.
Le texte du dispositif territoires numériques éducatifs aurait pu être largement critiqué tant il accumule poncifs, mots creux à la mode et contre-sens sur le numérique, mais comme la commune ne demandait qu’à bénéficier d’une aide pour acheter des tablettes, nous n’avons pas jugé utile d’entrer dans les détails.
Enfin suite à notre intervention, le délégué à la protection des données à caractère personnel de la commune a pu créer la fiche de traitement liée à la gestion du parc à bateau. Les choses sont donc désormais légalement sécurisées.
Oui, la submersion du TrezHir est plus qu’une hypothèse !
En février 2023 nous avions déposé en conseil municipal un texte collectif sur la déclaration d’urgence climatique.
Fin février 2024, nous vous avions publié quelques éléments d’un texte présenté au vote du conseil de la CCPI. Ce document expliquait clairement que non seulement le changement climatique induit des risques forts en Iroise mais qu’en ce qui concerne notre commune, le TrezHir sera impacté par la submersion marine. Seule la rapidité reste à établir (ou à constater). Au mieux l’horizon se situe en fin de siècle mais au pire des scénarios avec des impacts à partir de 2030 ne sont plus à exclure.
En lisant le rapport et en écoutant la personne qui présentait les conclusions concernant Plougonvelin, j’ai pu constater que l’hypothèse principale qui étaient la base de nos réflexions dans l’équipe Cap Plougonvelin il y a 4 ans avait non seulement été retenue mais en fait aggravée. Nous étions parti d’une hypothèse de +1m d’élévation du niveau des océans, le rapport table désormais sur +1,1m d’ici 2100.
Comme redouté, les choses s’accélèrent donc.
Je mets ci-dessous la vidéo de mon intervention lors du conseil.
De la responsabilité de l’élu
Il y a un sujet en filigrane que je n’ai pas voulu développer en séance (le conseil est hélas un lieu qui n’est pas encore mûr pour des réflexions profondes) et qui concerne le rôle et les responsabilité des élus.
Je martèle à plusieurs reprises l’idée de l’importance de la responsabilité politique. Idée audacieuse tant le mot lui-même est rejeté, pour des raisons assez souvent justifiées d’ailleurs. Mais ici en l’occurrence, comment nommer les choses si ce n’est en inventant un néologisme qui reprendrait la nécessité de l’action publique au service de l’intérêt général sans sa connotation péjorative ?
Toujours est-il que je conteste fermement l’idée qu’un élu n’est qu’un suiviste, une machine à valider des éléments établis généralement par les techniciens de l’administration ou des scientifiques. Leurs réflexions et leurs travaux sont importants, voire indispensables. Mais ils ne sont pas en charge de la décision, ils ne sont pas les représentants de l’intérêt publics, ils ne sont pas comptables d’un mandat démocratique (aussi faible soit-il aujourd’hui).
Les élus ont une responsabilité particulière qui est de devoir décider même, surtout, lorsque les travaux en amont ne donnent pas des éléments conclusifs certains. Ils décident selon leurs convictions (lorsqu’ils en ont…), en fonction de leur perception de l’intérêt général (faut-il y être sensible) et selon quelques grands principes dont un que j’ai cité lors du conseil : le principe ou devoir constitutionnel de précaution.
De façon générale je n’aime pas trop ce principe de précaution car sur un même sujet il peut parfaitement être invoqué de façon parfaitement contradictoire. Mais dans le cas de la montée des eaux et de la demande que j’ai réitérée (au moins pour la 4ème fois) de passer les zones identifiées comme submersibles en non-constructibles, il est tout à fait pertinent.
C’est pourquoi j’ai déposé un amendement pour le prochain conseil municipal pour que chaque élu du conseil se détermine sur sa volonté de déclarer non-constructibles certaines zones du TrezHir mais également les falaises.
Nous sommes arrivés à une époque où un élu ne doit pas être lâche. Nous sommes dans le brouillard et l’incertitude face à des dangers objectifs et des choix urgents à faire pour l’intérêt public et le bien de tous. Ces choix n’ont rien d’évidents.
On peut tout à fait comprendre que tout un chacun ne soit pas taillé pour de tels choix. Mais dans ce cas que ces personnes se reposent sur celles et ceux qui y sont prêts et donnent des gages sur leurs capacités à voir, comprendre et agir dans l’intérêt général.
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