Date : 23/02/2021
Sujet : Rapport sur l’affaire de la nécropole de Plougonvelin. Acte I.
Fin 2020, de très nombreux habitants de Plougonvelin (et même au-delà) se sont émus de la disparition programmée de vestiges de la nécropole du plateau de Bertheaume.
Cap Plougonvelin en sa qualité de groupe d’opposition au conseil municipal a mené une enquête sur plusieurs semaines et rédigé ce rapport de manière à permettre une compréhension plus précise de la situation et comment nous en sommes arrivés là.
Je remercie d’ailleurs chaleureusement tous ceux qui d’une façon ou d’une autre ont contribué à cette enquête, leur aide fut plus que précieuse.
Ce post est le premier d’une série d’articles présentant les résultats de notre enquête sur l’affaire de la nécropole de Plougonvelin.
Bertheaume, plus que l’histoire d’une nécropole
Ce dossier ne peut être compris sans une prise préalable de recul. En effet, si l’on se contente de ne considérer que les parcelles référencées D1264 et D1265 au cadastre, on ne peut que conclure qu’il ne s’agit ici que de transformer un petit champ maraîcher en parcelles constructibles, ce terrain contenant des vestiges anciens (de l’âge de bronze soit vers -2000 / -1600 avant JC) en apparence intéressants mais pas exceptionnels
Bertheaume, un site témoignant sur plus de 10.000 ans d’histoire
En deux kilomètres, sur le plateau un promeneur peut découvrir plusieurs sites archéologiques (paléolithique, néolithique, âges des métaux …), un château bâti au moyen-âge puis modernisé par Vauban et utilisé pour la dernière fois en temps de guerre par l’armée allemande jusqu’à la libération. S’il continue le long de la falaise, il trouvera d’autres constructions datant de plusieurs périodes de notre histoire (Empire, seconde guerre mondiale, etc.) dont celles dans la falaise à Creac’h Meur. Au hasard de ses déambulations, il peut aussi croiser des témoignages de la vie ordinaires des gens qui nous ont précédés durant des siècles : le lavoir « debout » de Bertheaume, un amer ou encore des daviers. La description du site ne serait pas complète si l’on ne porte pas le regard plus au loin : au large où seule l’écume témoigne des batailles navales et des naufrages, et à la pointe où le phare éclaire l’abbaye de Saint Mathieu.
Enfin la force de la nature en ce lieu finit de nous convaincre que l’ensemble du site est totalement exceptionnel.
La nécropole
La nécropole de Plougonvelin date de l’âge de bronze, ce qui correspond à une période pré-romaine pour ce site. Sa surface présumée est largement supérieure aux deux parcelles qui ont été fouillées fin 2020. Nous pouvons estimer qu’elle s’étend sur plusieurs centaines de mètres.
Des vestiges ont été trouvés (officiellement) dès 1958. Si l’on regarde vers Saint Mathieu, des vestiges ont été découverts dans un champ jouxtant la route de Creac’h Meur. Côté du fort, d’autres tombes ont été découvertes (près de l’actuelle aire de camping-car) mais c’est la toponymie locale qui nous permet de déduire sa limite probable. En effet, une zone a reçu il y a bien longtemps le nom de Gwarem Toullou « garenne des trous » en breton. Ce nom singulier pour le lieu a peu de chances de correspondre à une concentration de lapins qui aurait marqué les populations au point de nommer le lieu ainsi. Ces fameux trous correspondent plus probablement à des tombes découvertes alors par la population qui en ignorait l’usage ou la raison.
La zone fouillée se situe plutôt du côté de « Pen ar Run » (sommet de la colline) mais on peut le constater sur une carte, il ne s’agit que d’une toute petite partie d’un ensemble de 600 à 800m de long entre les routes de Creac’h Meur, du plateau et de Poulizan. Or rien que sur la parcelle fouillée c’est plus d’une cinquantaine de sépultures qui ont été mises à jour. Même en étant prudent et en faisant l’hypothèse que la zone fouillée était la plus dense en tombes, il faut bien conclure que la nécropole de l’âge de bronze de Plougonvelin était d’une taille exceptionnelle et selon les dires du responsable des fouilles en 2020, sans doute la plus grande nécropole de l’âge de bronze mise à jour en Bretagne.
Un reportage de France 3 sur la nécropole :
Un article sur le site de l’INRAP à propos de la nécropole :
Des articles de presse :
Un post de l’association Phase
Je vous remercie, pour votre site. J’espère que l on puisse aller plus loin un jour dans la conservation de nôtre patrimoine notre commune a de multiples atouts !!! Notre passé fait partie de nos racines. Un peuple qui sait qui il est sera ou il va….
Bonjour, merci pour l’article.
Cela m’a ravivé un souvenir d’enfance… je ne suis certaine de rien, mais je crois me souvenir d’une « sortie scolaire » avec Mme Delcourt de l’école Sacré Coeur à Toul al Lan (route de Saint Jean). Il y avait dans un champ un « trou » qui nous a été présenté comme une habitation ancienne.
Cela parle-t-il à quelqu’un?