Date : 17/10/2022
Sujet :
Voici le dernier épisode du feuilleton de l’automne publié par le collectif citoyens d’Iroise.
ON A VU QUE, GRÂCE À UN ASTUCIEUX MONTAGE, LE SDEF ET SES PARTENAIRES ONT RÉUSSI À TRANSFORMER UNE OPPORTUNITÉ DE PRODUCTION LOCALE D’ÉNERGIE EN PUR PROJET FINANCIER. TOUT CELA A ÉTÉ ACTÉ AU CONSEIL COMMUNAUTAIRE MALGRÉ UNE TRÈS FAIBLE INFORMATION DES ÉLUS SUR LE MONTAGE ET LE FONCTIONNEMENT DES SOCIÉTÉS PRIVÉS DONT ELLE EST ACTIONNAIRE MINORITAIRE.
POUVAIT-ON s’y prendre autrement ?
Oui, bien sûr !
- Tout d’abord, comme on l’a vu, « l’étage » introduit par la SAS PIES retire de fait la CCPI de son rôle d’acteur public et on voit mal à quoi cette SAS sert d’autre. Il aurait donc fallu ne pas créer cette structure et que la CCPI intervienne capitalistiquement soit au niveau de la SEML (de préférence), soit dans la SAS Tredan Heol. Cela aurait permis également de faire quelques économies de gestion. Quant à la commune de Plourin, on peut se demander encore plus où est son intérêt ?
- Il aurait aussi par exemple été possible de créer une communauté énergétique (vraiment) citoyenne, associant Pays d’Iroise Communauté, les communes et les citoyens intéressés (producteurs, consommateurs) constituant une entité juridique (une association par exemple) à but non lucratif. Elle aurait développé des moyens de production (parcs photovoltaïques, panneaux solaires sur toitures…) dont la production aurait été réservée à prix coûtant aux associés, et dont seul le surplus aurait été vendu. On faisait là une économie au niveau des dividendes qu’ils n’y a pas à verser (les actionnaires se rémunérant sur le coût moindre de l’énergie qu’ils consomment).
- Le solaire est une technologie bien maîtrisée, dont les coûts baissent constamment, et qui peut produire une électricité 3 à 4 fois moins chère que ne coûtait le tarif réglementé payé par les abonnés avant la crise. Le «soutien» du SDEF n’est absolument pas nécessaire pour développer un projet de ce type, car l’expertise technique est très répandue désormais (il y a des milliers de parcs solaires en exploitation).
FALLAIT-IL s’y prendre autrement ?
Oui, aussi !
On pourra toujours nous expliquer que c’est la crise énergétique qui a changé la donne, cependant c’est faux. Lorsque le projet de Plourin a été lancé, c’est-à-dire avant la crise de l’énergie, on savait déjà qu’il serait plus rentable pour les habitants du territoire de consommer l’électricité plutôt que de la vendre.
La crise actuelle de l’énergie est structurelle et non conjoncturelle : l’énergie, dont l’électricité, sera à court et moyen terme plus chère à l’avenir.
Il n’est pas responsable de vendre ce dont on a besoin… surtout si c’est pour le racheter plus cher ! Parenthèse : Certaines communes du territoire vendent aussi des lots communaux à des promoteurs pour racheter, dans ces lots, des terrains plus cher qu’elles ne les ont vendus. C’est un peu le même mécanisme quand on rachète l’électricité qu’on a produite plus cher que le prix auquel on l’a vendue.
A qui profitent alors ces choix : l’intérêt privé ou l’intérêt général ?
En début de mandat, les élus s’engagent sur la charte de l’élu local dont voici l’article 2 :
Art 2. « Dans l’exercice de son mandat, l’élu local poursuit le seul intérêt général, à l’exclusion de tout intérêt qui lui soit personnel, directement ou indirectement, ou de tout autre intérêt particulier. »
La charte en entier :
https://www.laviecommunale.fr/fileadmin/fichiers/Charte_elu_local.pdf
Pour nous, c’est le modèle de l’autoconsommation collective et citoyenne qui doit désormais être développé sur le territoire de l’Iroise et non des projets comme celui de Plourin.
Conclusion : De quoi sera fait l’avenir énergétique du Pays d’Iroise ?
Nous espérons qu’il sera fait d’un ciel bleu, transparent.
Art 2. « Dans l’exercice de son mandat, l’élu local poursuit le seul intérêt général, à l’exclusion de tout intérêt qui lui soit personnel, directement ou indirectement, ou de tout autre intérêt particulier. »
La charte en entier :
https://www.laviecommunale.fr/fileadmin/fichiers/Charte_elu_local.pdf
cela m’a fait bien rire