Enquête sur la nécropole de Plougonvelin : acte III, l’analyse politique
Enquête sur la nécropole de Plougonvelin : acte III, l’analyse politique

Enquête sur la nécropole de Plougonvelin : acte III, l’analyse politique

druide sur la nécropole de Plougonvelin

Date : 24/02/2021

Sujet : Rapport sur l’affaire de la nécropole de Plougonvelin. Acte III.

 

Pour ce dernier volet de notre enquête sur l’affaire de la nécropole de Plougonvelin, nous vous présentons notre analyse politique.

Cette analyse n’est pas issue d’une idéologie, elle présente des éléments concrets de réflexion pour tous les citoyens qui s’intéressent à leur commune et veulent s’impliquer dans leur rôle de citoyen.

L’analyse politique

Tout d’abord, nous contestons totalement le discours qui consiste à prétendre que ce site est « intéressant mais pas exceptionnel » en y ajoutant l’argument fallacieux que « le passé ne doit pas arrêter le développement de la commune ».

Le plateau de Bertheaume dans son ensemble est exceptionnel aussi bien du point de vue géographique, préhistorique, historique et patrimonial. À vrai dire, en étendant la zone remarquable jusqu’à Saint Mathieu, je ne suis pas sûr qu’il existe en France un site équivalent.

blason plougonvelin

Par ailleurs, au regard de la culture léonarde, je ne comprends pas comment la politique municipale a pu faire si peu de cas de la mémoire des personnes qui ont vécu avant nous ici. Il existe des gens moins attachées à leurs racines, moins spirituellement liées à leurs ancêtres mais ce n’est pas le cas à Plougonvelin. On m’a dit un jour « tu es de Plougonvelin si tes morts sont au cimetière ». Dans le cas présent, il s’agit de déblayer un cimetière pour lotir. Cette municipalité semble avoir adopté la politique du bulldozer pour son second mandat : après avoir détruit le plus vieux bâtiment symbole de la République dans notre commune (l’ancienne école « Jules Ferry ») elle démontre à nouveau ici sa soif de destruction patrimoniale et historique.
Nous contestons enfin l’ordre de déroulement des choses. Le déclassement du site n’aurait jamais dû être fait avant les fouilles de l’INRAP (ou autres) et à contre-courant du rapport d’enquête sur le PLU (janvier 2018). Le permis de construire n’aurait jamais dû être accordé avant de disposer du résultat de ces fouilles.
L’intérêt public n’était pas de détruire ce site mais bien de le valoriser.

Qu’aurait-il fallu faire ?

Premièrement, si nous avions été élus en juin nous aurions empêché la destruction du site (le refus du permis de construire étant un argument de poids dont la décision pouvait être prise rapidement) et étudié les possibilités d’acquisition de ces parcelles (vendues en fait fin décembre 2020). La commune a deux mois pour préempter.

Deuxièmement, notre programme incluait une vraie vision patrimoniale d’ensemble avec l’adjoint qualifié qu’il fallait pour la réaliser. La nécropole aurait pu être un des piliers de développement de la valorisation du Patrimoine de la commune.
Les vestiges d’une nécropole apportent une valeur incomparablement supérieure pour la commune à celle d’un simple terrain à bâtir ou d’une maison, surtout lorsqu’elle fait partie d’un ensemble exceptionnel. Bertheaume est déjà un pôle d’attraction, mais son potentiel économique et touristique est très loin d’être exploité à la hauteur de ce qu’il mérite et de ce qu’il peut apporter.

Il est tout à fait possible d’attirer plus de visiteurs tout en veillant à préserver le cadre naturel, à restaurer et conserver le patrimoine et en récupérant les dividendes de cette politique pour le plus grand bien de tous les Plougonvelinois. Or ici, c’est la voie contraire qui a été choisie, celle de l’appauvrissement collectif pour servir un intérêt privé.

Il est possible de créer un chemin allant de points remarquables en visites de lieux étonnants.

Il est possible d’installer des haltes d’information et d’animation ou encore, soyons audacieux, d’auberges et de gîtes à thème (sur les Osismes* par exemple). Tous les randonneurs du sentier côtier passent par là. Les camping-caristes y font halte (peut être sur une partie de la nécropole d’ailleurs) et parfois quelques touristes s’y égarent… Mais la commune en tire si peu de bénéfices loin de la notoriété qu’elle mérite. Carnac a su tirer parti d’un champ de menhirs ; de Bertheaume à Saint Mathieu, Plougonvelin a à offrir bien plus de choses, faut-il encore le comprendre et le vouloir !

Pour conclure

Années après années, beaucoup d’éléments du patrimoine et d’histoire ont été perdus sur notre commune. Mais tout n’a pas été détruit. Nous ne sommes pas condamnés à bétonner ce qu’il reste de champs ou de bois et à livrer aux bulldozers notre patrimoine historique. Il est encore possible de maintenir vivant le lien entre le Plougonvelin de demain et la richesse de son passé. Qui peut construire sa vie sur des cendres ? Quelle société peut avancer en méprisant sa culture et son histoire ? Plougonvelin a justement une histoire riche et singulière à raconter, à partager.

Et cette histoire pourrait bien commencer par une question : s’il y a une nécropole exceptionnelle en haut d’un plateau de notre bout du monde, de quelle ville est-elle la nécropole ?

J’aime à penser qu’il s’agit d’une ville portuaire dont on connaît le nom, la localisation approximative (quelque part sur la pointe au-delà de Brest) mais dont on n’a jamais retrouvé les ruines : Gesocribate.

Regardez l’anse de Bertheaume à marée basse, peut-être y verrez-vous le reflet de ses lointains habitants. Allez vous promener sur le plateau, vous y entendrez peut-être leurs âmes vous raconter leur histoire et ce qu’ils attendent de nous aujourd’hui.

carte romaine

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